L’habitude face au changement

L’habitude face au changement

Le changement est un activateur d’intelligences collaboratives qui vise à l’essor et au développement de l’entreprise. Les transformations qui en découlent sont toujours parées de bonnes intentions, elles consistent en une équation complexe de structuration de l’entreprise et de dynamisme des équipes.

Cette harmonisation holistique n’est pas sans rencontrée de vives résistances car elles modifient le sens même du travail de l’individu dans l’entreprise. L’opposition qui en émerge reflète le caractère ambivalent du changement, une adoption motivée par un désir de renouveau et le refus d’un engagement jugé trop périlleux voire désastreux.

La destruction des habitudes est à l’origine de vives oppositions. Les habitudes consistent en l’évocation répétitive d’un schéma mental, en la répétition inconsciente d’actes prescrits, originellement pour la recherche de l’autonomie dans un environnement professionnel où président la sécurisation du geste et de la pensée.

L’habitude

Tout comme le cerveau privilégie son confort en optant pour des choix connus, des décisions influencées par une expérience, l’individu dans une habitude agit vertueusement. Tel un horloger, il répète des gestes précis et ordonnés, il tient des raisonnements cognitifs analogiques nullement déductif, inductif et abductif qui requièrent un état de conscience pour l’observation, l’analyse et la déduction.

Comme l’explique Charles DUHIGG dans son ouvrage, « The power of habit », l’habitude est un triptyque qui se compose d’un déclencheur, d’une routine et d’une récompense. Le stimulus déclenche le déroulement programmé des actes dont l’achèvement engendre le plaisir. Le changement perturbe ce cycle. Il disloque et désunit la relation entre les trois éléments pour briser le cercle vertueux de l’habitude. Les stimuli exercés par l’environnement n’engendrent plus le déclic qui automatise la séquence successive de tâches. L’élaboration du travail qui allie l’exécution à la satisfaction est enrayée.

Dans un monde où l’habitude est la panacée à la sécurisation de l’environnement, l’entreprise doit permettre à l’individu un ancrage dans des espaces d’individualisation. Qu’ils soient étroits, confinés, physiques ou virtuel, ces espaces affranchissent l’individu. L’habitude restaurée, l’individu renoue avec sa liberté qui naguère renforcée son lien à l’entreprise et l’attachement à son travail.