Entreprise, athlète dans l’épreuve !

Entreprise, athlète dans l’épreuve !

Le changement dans l’entreprise s’apparente très souvent à une forme de compétition sportive dans laquelle des femmes et des hommes se confrontent à une nouvelle réalité, mettant en exergue leurs compétences pour accomplir le dessein de l’entreprise, l’objectif. A la manière d’un athlète qui s’engage résolument dans une épreuve avec ses aptitudes, sa détermination et son désir de performance, l’entreprise relève dans le changement le défi du temps, l’enjeu des hommes et l’affirmation de sa légitimité.

Le trépied formé de l’action, la force et la durée symbolise l’énergie, carburant utile à la production des actes du changement. Comme le précise Michael Hall « L’énergie s’écoule là où va l’attention dirigée par l’intention », toutefois l’énergie n’est pas inépuisable, elle se consume graduellement au fur et à mesure de notre durée dans l’épreuve.

L’entreprise, pour conduire le changement, s’efforce de catalyser toutes les énergies des managers et des salariés par des stimuli externes qui prédisposent les équipes à s’unir pour atteindre le but commun. Ne lésinant aucunement sur les efforts, managers et salariés réalisent vaillamment les travaux du changement, animés qu’ils sont collectivement par un désir de complétude. A contrario de l’athlète qui régule ses efforts pour maintenir une constante de confort dans l’épreuve qui interagit avec sa motivation, l’entreprise s’emploie davantage à impulser un rythme étourdissant qui se déstructure dans l’anomie jusqu’à essouffler l’individu qui sombre dans l’atonie.

Le quantum d’effort exigé par l’entreprise n’est malheureusement pas toujours en rapport avec les capacités intrinsèques de l’individu. Managers et salariés sont tenus maintes fois de soutenir des efforts qui au fil du temps deviennent de moins en moins supportables. Ainsi, l’énergie cède à l’entropie, le corps chaud animé de l’individu se transforme en corps froid inerte.

La compétition

L’athlète connait parfaitement son capital énergétique. Il le consume durant l’épreuve en alternant des phases de forte et de faible intensité énergétique, veillant toujours savamment à préserver cette force résiduelle qui le mènera jusqu’à son terme. L’entreprise est moins encline à doser les efforts des managers et salariés. Sa philosophie est moins à conserver la réserve des forces que d’en altérer l’efficacité. Son jeu consiste davantage à puiser abondamment dans ce puit énergétique sans réel nouvel apport.

Quelle que soit l’épreuve, athlète et entreprise ont un objectif commun la performance, cette lancinante recherche de la performance dans un monde compétitif. Ce challenge nécessaire à l’essor de l’entreprise et à celle de l’athlète, toujours à battre son record, est à conduire par l’entreprise avec prudence et éthique afin de respecter l’intégrité de chaque compétiteur.