Le changement dans l’entreprise, quelle réalité ?
La perception d’une situation est-elle une expérience identique pour tous ? La réalité est-elle uniforme, une scène de vie vécue et partagée par un groupe d’individus inscrit-elle une même trace mnésique ?
Nous ne voyons pas avec les yeux mais avec notre cerveau qui reconstruit des images pour former notre réalité. En somme, notre cerveau étant d’une propriété plastique, il est sujet aux variations permanentes qui biaisent et altèrent notre vision du monde. Les conséquences de cette variabilité cérébrale se répercutent dans l’interprétation de notre environnement, bien que conscient et observateur de notre milieu, notre réalité se compose et se recompose au gré de nos expériences.
Un souvenir évoqué est susceptible de se réinscrire dans notre mémoire, imprégné par l’émotion présente lors de l’évocation par un remodelage de notre réseau de connexions neuronales. De même, notre cerveau s’actualise avec notre biographie, nos représentations sont personnelles et singulières. Une enfance passée dans un milieu constitué d’un panorama aux lignes horizontales, désert ou erg, induira dans la contemplation d’un paysage à relief une cécité des éléments verticaux de celui-ci.
Mais quel lien entre une réalité déformée et le changement dans l’entreprise ? La représentation subjective d’un changement a pour effet de modifier l’état interne de l’individu et de prescrire parfois des comportements réactionnaires ou réfractaires. Un changement a une réalité différente pour chaque salarié aspiré dans le tourbillon de la transformation. Alors, comment édicter une réalité commune pour tous face au changement dans l’entreprise. Le robot ou l’androïde serait une alternative à cette représentation unique et homogène. Bien qu’issue de l’intelligence artificielle, ces machines humanisées par la conscience de l’homme s’avèrent représenter la solution d’avenir.
Toutefois, les progrès technologiques infèrent et attestent que le robot de demain sera doté d’une cognition plus élevée et plus accélérée que celle de l’individu. Le robot disposera d’un système sensoriel, d’un cerveau émotionnel qui inscrira ses expériences de vie qui seront à l’égal de l’homme « engrammées » dans sa mémoire puis régulièrement modifiées par l’accumulation constante de nouvelles informations.
A vouloir créer le robot à l’image de l’homme, le présent dans l’entreprise s’avère se répéter indéfiniment ?