Nos expériences antérieures sur le changement sont des modulateurs motivationnels qui déterminent notre appétence au changement. Notre comportement face aux mutations et aux transformations de l’entreprise dépend de nos expériences passées. Ces expériences sont d’autant plus récentes, qu’elles ont un effet de récence, le changement agissant comme un stimulus dont la réponse est liée au niveau de satisfaction obtenu.
L’annonce d’un changement dans l’entreprise fixe selon notre autobiographie professionnelle notre degré de coopération. L’expérience est d’autant plus vivide qu’elle éveille chez l’individu des sensations agréables et remémore des épisodes de réussites collectives et personnelles. Le signal du changement agit tel un déclencheur sur notre intention. Il favorise l’acte d’engagement chez l’individu à la recherche de récompense et d’hédonisme.
Si l’expérience représente la condition de notre adhésion, comment prescrire un comportement adéquat au changement ? Opposable à la vision dystopique de l’individu, le futur idéalisé réconcilie l’individu avec le passé. La reconstruction mentale d’une expérience professionnelle sous-tend que l’individu accepte de revivre une expérience antérieure. Par son évocation qui peut maintes fois se répéter, l’individu recrée une réalité distordue qui paradoxalement s’affirme comme une nouvelle source prégnante de motivation.
Quelles seraient les autres alternatives pour obtenir une coopération indéfectible au changement ? Une voie aujourd’hui explorée est de conduire les changements dans l’entreprise avec des machines, des robots pour lesquels l’expérience n’est ni une condition, ni un élément motivationnel, un changement subordonné à l’ordre, un changement déshumanisé.