Entreprise, Changement micro ou macro évolution

Il y a des lectures qui se révèlent au fur et à mesure de son inscription dans nos pensées. L’ouvrage de Jean STAUNE « Notre existence a-t-elle un sens ? » apporte un éclairage sur l’évolution des espèces. A la théorie néodarwidienne dont l’évolution ne serait que le fait du hasard et de la sélection naturelle, une nouvelle théorie émerge, dialogique à la contingence.

Est-ce que l’évolution est liée aux seules contraintes de l’environnement ? Les hypothèses avancées dans l’ouvrage démontrent qu’il existe d’autres courants de pensée. Le gradualisme ne pourrait s’appliquer stricto sensu à chaque espèce, le saltationisme expliquerait également l’évolution des espèces.

La microévolution (l’évolution à l’intérieur d’un type) ne représente pas l’unique interprétation de l’évolution des espèces, la macroévolution (le passage d’un type à un autre) constitue une théorie différente et complémentaire à celle de Darwin pour mieux comprendre le développement des espèces. Le saut d’un type vers un autre type s’expliquerait par une forme de déterminisme influencée par notre génotype, celui-ci serait programmé et se manifesterait, non fortuitement, mais à une date prescrite dans les gênes.

Deux types de transformation ponctuent les changements dans les entreprises. Le premier est de type micro évolutionniste. la culture du changement est une caractéristique dominante du fonctionnement. La transformation de l’entreprise se mue en d’incessantes variations et ajustements. Une mutation graduelle inspirée par une vision du futur qui bouleverse le présent et l’organise, un devenir de l’entreprise qui éclipse la réalité du moment. L’entreprise est un milieu où travaillent des individus qui allient engagement, performance et absolutisme.

Le second de type macro évolutionniste sous-tend un changement cyclique majeur. L’entreprise après une période stationnaire subit un évènement déclencheur qui l’oblige à revoir ses fondements et à transformer son environnement. Le saut d’un état révolu à ce nouvel ordre n’est pas sans produire des scènes de chaos qui s’apparentent à des errances individuelles et collectives. Le fardeau qui pèse sur chaque individu semble annihiler toute action pour accéder à ce nouvel paradigme non appréhendé par l’individu. A la mutation qui entraîne le désordre, s’opposent la résistance et la survie de l’espèce qui reconstruit l’ordre.

  Naguère l’homme subissait les phénomènes météorologiques pour lesquels il donnait une interprétation divinatoire. Dans notre ère anthropocène la dualité de l’homme détermine sa destinée, demiurge ou a contrario contradicteur de ses propres transformations, l’homme est le vecteur du changement dans l’entreprise ce qui lui confère, quel que soit le mécanisme, la responsabilité de transformer dans le respect de l’écologie de la l’individu.